Le portage salarial est une nouvelle forme de travail qui connaît une ascension fulgurante auprès de professionnels souhaitant lancer une nouvelle activité en toute autonomie, mais tout en continuant à profiter de la couverture sociale du statut salarié.
Dans le cadre du portage salarial, trois acteurs entrent en jeu : le salarié porté, la société de portage et les clients.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de cette nouvelle forme d’emploi, voici un guide complet : principes, avantages, inconvénients, facturation, système de rémunération… Voici un guide complet sur le portage salarial.
Définition du portage salarial
Forme de travail à part entière, le portage salarial a connu une croissance importante en France, dans les années 2000. Son entrée dans le Code du travail date quant à elle de 2008. A mi-chemin entre le statut d’indépendant et la salariat, le portage salarial repose sur une relation tripartite réunissant :
- Le salarié porté qui trouve et réalise les missions confiées par l’entreprise cliente ;
- La société de portage qui facture les clients et qui verse au salarié porté son salaire ;
- L’entreprise cliente qui fait appel à l’expertise du salarié porté pour la réalisation de missions.
Entre ces trois acteurs, des contrats sont établis :
- Le contrat de prestation établi entre l’entreprise cliente et la société de portage.
- Le contrat de travail signé entre la société de portage et le salarié porté.
- La convention d’adhésion qui lie le professionnel et l’entreprise de portage.
Le portage salarial s’est imposé comme un statut à part entière. Chaque année, il séduit de nombreux professionnels souhaitant mener une activité indépendante tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié.
Quel est le coût du portage salarial ?
Le coût du portage salarial est de l’ordre de 10 % de votre chiffre d’affaires hors taxes. Ce pourcentage correspond au taux de gestion de la société de portage.
Portage salarial vs les autres statuts : les différences
Portage salarial – auto-entreprise
Le portage salarial et l’auto-entreprise permettent tous deux de tester un nouveau projet dans le cas d’un lancement d’activité en solo. Pour choisir entre ces deux statuts, vous devez prendre en compte votre activité, car le portage salarial n’est pas adapté à tous les métiers (voir ci-dessous).
Autres conseils pour choisir : si vous souhaitez tester une activité commerciale ou travailler pour des particuliers, le statut d’auto-entrepreneur sera plus adapté. Ce statut est également intéressant pour les entrepreneurs souhaitant créer leur propre structure (entreprise qui aura sa propre image).
Le statut du portage salarial est quant à lui intéressant si vous débutez votre activité chez un client principal qui vous a proposé un contrat. Ce statut convient aussi si vous désirez tester la viabilité de votre projet.
Pour mieux comparer le portage salarial avec le statut auto-entrepreneur, voici quelques points clés :
- Régime social : avec le portage salarial, le professionnel bénéficie de tous les avantages du statut de salarié. Pour les auto-entrepreneurs, ces derniers bénéficient du RSI qui est moins avantageux.
- Allocations chômage : dans le cadre du portage salarial, le consultant cotise et recharge ses droits à chaque mission. Sous le statut auto-entrepreneur, il est possible de maintenir ses indemnités chômage, mais sous certaines conditions. Aucune recharge des droits n’est possible.
- Retraite : en portage salarial, la cotisation est pleine. Pour les auto-entrepreneurs, le régime des indépendants ouvre moitié moins de droits retraite.
- Comptabilité : en portage salarial, le comptabilité est prise en charge par la société de portage (service inclus dans les frais de gestion). Les auto-entrepreneurs la réalise eux-mêmes ou font appel à un expert comptable.
- Rémunération : avec le portage salarial, une rémunération est versée dès le premier mois d’activité indépendamment du règlement du client. Pour le statut auto-entrepreneur, la perception du chiffre d’affaires se fait après le paiement du client.
Portage salarial – EURL
Si vous hésitez entre le portage salarial et l’EURL, vous pouvez prendre en considération vos attentes et les compromis que vous êtes prêt à consentir pour mener à bien votre projet professionnel. Si vous avez l’âme d’un créateur d’entreprise, vous pouvez vous tourner vers l’EURL, puis vers la SARL ou SAS si vous envisagez de vous associer dans le futur.
En revanche, si vous souhaitez être entouré d’une équipe d’experts pour vos débuts dans votre nouvelle activité, il est conseillé de choisir le portage salarial. Il répondra le mieux à vos aspirations !
Les grands principes du portage salarial
Avec le portage salarial, le professionnel choisit de passer par un intermédiaire pour réaliser une mission auprès d’une entreprise cliente. Pour réaliser sa prestation professionnelle, le consultant fait donc appel à une société de portage avec laquelle il signe un contrat de travail. L’entreprise de portage signe également un contrat de mission avec le client. La signature de ces contrats permet aux trois parties d’être liées et à la prestation d’être bien réalisée.
Dès que la mission est effectuée, l’entreprise de portage facture au client la prestation réalisée. Elle transforme ensuite le chiffre d’affaires du salarié porté en rémunération qu’elle lui reverse en produisant une fiche de paie. Sur ce chiffre d’affaires, des frais de gestion sont déduits.
Le portage salarial est une alternative intéressante pour un créateur d’entreprise, car il lui permet de tester son projet professionnel avant de se lancer dans la création de sa propre structure juridique. Avec le portage salarial, le salarié porté bénéficie également du niveau de protection sociale proposée avec le statut salarié (allocations chômage, retraite…). Autre avantage : les tâches administratives sont prises en charge par la société de portage permettant ainsi au professionnel de se consacrer à 100 % dans ses missions.
Utiliser le portage salarial à l’étranger : une solution envisageable ?
Oui, le portage salarial permet de travailler par mission à l’international. Dans ce cas, l’entreprise de portage met en place le contrat de travail et signe un contrat de prestation avec le client. Là aussi, elle propose aux salariés portés divers services et prend en charge la gestion administrative.
Portage salarial : pour qui ?
Ce statut s’adresse aux prestations de services intellectuels ayant pour vocation le conseil et la mise à disposition de compétences spécifiques. Aujourd’hui, plus de 750 métiers peuvent être exercés par le biais de cette forme de travail novatrice. Les profils les plus courants sont : les managers de transition, les consultants formateurs, les cadres séniors actifs, les porteurs de projets… Parmi les métiers les plus répandus, il y a : les chefs de projets, les consultants informatiques, les experts du web et du digital, les conseillers en management.
Bon à savoir : le portage salarial est utilisé par les personnes en reconversion professionnelle ou souhaitant se mettre à leur compte.
Pour exercer en portage salarial, des conditions sont également à respecter :
- Disposer d’une expertise suffisante au développement de son activité.
- Prétendre à un salaire brut supérieur à 75 % du plafond mensuel de la Sécurité Sociale (équivalent en temps plein).
- Se lancer dans une activité de prestations de services intellectuels.
Avantages et inconvénients de ce statut
Les avantages
En optant pour le portage salarial, le professionnel bénéficie des avantages du statut d’indépendant et du salariat, mais pas seulement ! Voici tous les avantages de cette forme de travail :
- La liberté : le salarié porté profite de la même liberté que celle d’un indépendant. Il est libre de négocier ses honoraires, de gérer son emploi du temps, de choisir ses missions… Il est autonome, ce qui lui permet de donner le meilleur équilibre possible entre vie professionnelle et personnelle.
- Sécurité. Avec le portage salarial, le professionnel profite des avantage du statut de salarié : cotisation retraite, droit au chômage, régime général de la Sécurité Sociale, mutuelle… Il bénéficie également d’une rémunération mensuelle lui permettant de percevoir un revenu régulier.
- Gain de temps : taches administratives, comptables, juridiques, le salarié porté en est déchargé. Ces taches sont prises en charge par la société de portage contre un pourcentage sur le chiffre d’affaires. Le professionnel peut ainsi se consacrer à 100 % sur ses missions.
- Une solution sans prise de risque : la création d’entreprise nécessite un investissement tant d’un point de vue financier que personnel. Elle s’accompagne d’une prise de risque plus ou moins importante, selon sa situation personnelle, le statut juridique choisi, son projet… Avec le portage salarial, inutile de créer sa structure juridique pour se lancer à son compte. Il n’y a aucune démarche de création à effectuer et aucune procédure de liquidation en cas de difficultés. Si le salarié porté souhaite arrêter son activité, il doit simplement mettre un terme à sa relation avec l’entreprise de portage.
- Un accompagnement intéressant : avec le portage salarial, le salarié porté peut bénéficier d’une plateforme de mise en relation avec professionnels, d’un réseau de consultants… Tout est mis en place pour vous aider à rechercher de nouvelles opportunités.
Les inconvénients
Malgré ses avantages, le portage salarial s’accompagne de quelques inconvénients qu’il est important de souligner. Tout d’abord, notez que les avantages dont profitent le salarié porté (accompagnement, offres de mission, accès à un réseau…) se traduisent par des frais de gestion compris entre 7 % et 10%, prélevés directement sur le chiffre d’affaires.
De plus, le portage salarial n’est pas adapté à toutes les activités et la réglementation de ce statut demande un chiffre d’affaires minimum (vous devez facturer au moins 250 euros par jour) pour pouvoir utiliser ce dispositif.
Missions, contrats, facturation, rémunération : qu’en est-il ?
La recherche de missions
La recherche de missions est au coeur de l’activité du salarié porté. Pour en trouver adaptées à ses compétences, plusieurs possibilités existent :
- Les actions commerciales : avec le portage salarial, vous avez le temps de prospecter, étant donné que vous êtes déchargé des tâches administratives. Démarche téléphonique, campagne d’e-mailing, réseaux sociaux professionnels… sont autant de moyens pour réaliser une bonne prospection. Pour optimiser vos chances de décrocher un contrat, adaptez votre offre et votre discours aux spécificités de la société à laquelle vous vous adressez.
- L’analyse d’offres de missions : avec le portage salarial, vous accédez à une multitude d’offres de mission dont la plupart, en avant-première. N’hésitez pas non plus à utiliser des sites spécialisés comme Indeed ou Hopwork pour trouver des missions !
- La consultation d’appels d’offres : si cela vous paraît être un incroyable chantier, cette méthode pourrait s’avérer payante. Si vous vous associez à des profils complémentaires au vôtre, vous pourriez répondre à des appels d’offres nécessitant diverses compétences. Grâce à cette méthode, vous pouvez accéder à des missions que vous n’auriez peut-être pas pu atteindre seul.
- La participation à des événements professionnels : quelques fois, une rencontre dans un salon professionnel peut aboutir à une mission intéressante. Pour multiplier vos chances de décrocher un contrat, n’hésitez pas à participer aux événements organisés par votre société de portage. Vous pourrez ainsi montrer votre expertise !
- La mobilisation de votre réseau professionnel : en accédant au portage salarial, vous intégrez un réseau professionnel vous permettant de partager votre savoir-faire avec d’autres professionnels de votre secteur. Grâce aux échanges et au bouche-à-oreille, vous pouvez décrocher une mission qui vous correspond.
- La mise en avant de vos compétences : distribution de cartes de visite, échanges avec d’autres professionnels, participation à des salons professionnels sont des moyens efficace de vous faire connaître. N’oubliez pas : plus vous serez sur le devant de la scène, plus on fera appel à vos services !
Pour réussir, il est essentiel de croire en vous, en vos compétences et capacités !
Les contrats
Le portage salarial est une relation contractuelle tripartite. Les contrats cadrant le fonctionnement de ce statut sont :
- Le contrat de prestation signé entre l’entreprise cliente et la société de portage.
- Le contrat de travail qui lie la société de portage et le salarié porté.
- La convention d’adhésion établie entre le professionnel et l’entreprise de portage.
La facturation
Après avoir réalisé une mission, le salarié porté doit facturer son client. Mais dans le cadre du portage salarial, cette tâche est réalisée par l’entreprise de portage : cette dernière facture le client du salarié porté en reprenant les tarifs issu du contrat de prestation conclu en amont.
Dès que le paiement est effectué, la société de portage verse au client la somme due après avoir prélevé une commission. Cette somme due correspond à la rémunération, donc au salaire.
La rémunération
En tant que salarié porté, vous percevez une rémunération de la part de votre société de portage. Le versement de votre salaire est lié à l’existence d’un contrat de travail (ce dernier étant une obligation légale).
Le montant de votre salaire mensuel est fixé en fonction de votre chiffre d’affaires généré dans le mois (votre rémunération est versée dès le premier mois de votre activité). De ce montant sont déduits les frais de gestion (commissions perçues par la société de portage) ainsi que les diverses charges sociales variant selon le type de contrat.
Comme tout employeur, la société de portage reverse donc un salaire au salarié porté après avoir reversé à l’URSSAF les charges patronales et salariales. En général, ces charges sont d’environ 52 % de la facturation HT, frais de gestion déduits.
Du côté des congés payés
Le consultant exerçant son activité en portage salarial bénéficie du statut salarié. Il a donc droit aux congés payés. Comme tout salarié, il bénéficie de 2,5 jours de congé par mois. Au bout d’un an, il peut donc profiter de 30 jours, soit 5 semaines de congés payés.
Les congés payés sont calculés selon la méthode du dixième. Par exemple, si vous prenez 21 jours de congés et que votre rémunération est de 35 000 euros par an sur votre période de référence, vous percevrez 2 450 euros (35000/10) x (21/30) = 2 450.
Vous pouvez pendre vos congés dès que vous le souhaitez étant donné que vous bénéficiez d’une totale liberté dans votre organisation. Bien sûr, vous devez en informer votre société de portage et faire en sorte que votre absence n’est pas d’incidence sur votre mission. Il est donc essentiel d’anticiper votre prise de congés.
Portage salarial et chômage : comment ça marche ?
Un salarié porté peut tout à fait percevoir des indemnités chômage en cas de fin ou de rupture de contrat avec la société de portage. Mais pour profiter des indemnités chômage, le consultant en portage doit totaliser au moins 4 mois de travail cumulés ou 610 heures au cours des 28 mois précédents la fin de sa mission (ou 36 mois s’il a 53 ans minimum).
Toutes les périodes de travail sont prises en considération sauf celles ayant déjà servi à une indemnisation par l’Assurance Chômage. Autre condition : son salaire doit correspondre aux critères mentionnés dans l’ordonnance n°2015-380 du 2 avril 2015 relative au portage salarial.
Cette ordonnance offre un cadre égal au portage salarial. Voici quelques points essentiels :
- Un lien de subordination caractérise la relation de travail entre le salarié porté et la société de portage.
- Le consultant est le seul à pouvoir intervenir dans les missions de services pour les entreprises.
- Avant de verser le salaire au salarié porté, l’entreprise de portage doit réaliser les prélèvements fiscaux et sociaux qu’elle reverse ensuite à l’URSSAF.
- Si le contrat est à durée déterminée, il ne peut pas dépasser 18 mois, renouvellement compris.
Portage salarial et retraite : le salarié porté cotise-t-il ?
La réponse est oui. La société de portage calcule et prélève les cotisations de retraite sur le salaire du salarié porté. Elle verse la somme aux caisses, permettant ainsi la validation des trimestres de retraite.
Pour calculer sa retraite en portage salarial, il est nécessaire de prendre en compte son salaire annuel moyen. Pour ce faire, prenez les 25 meilleures années de votre carrière, puis faites la moyenne de ces salaires annuels. Exception : si vous êtes né(e) avant 1948, le nombre d’années de revenus considéré pour calculer le salaire annuel moyen dépend de votre année de naissance.
Cotiser pour la retraite en portage salarial présente deux avantages de taille :
- Validation de ses trimestres manquants. Avec le portage salarial, vous pouvez vous lancer simplement et rapidement dans votre activité afin de valider vos trimestres manquants.
- Possibilité de compéter ses revenus : le portage salarial permet de rester en activité à son rythme.
Comment choisir sa société de portage ?
Vous êtes intéressé par le portage salarial ? Vous souhaitez vous lancer ? Avant cela, il est essentiel de bien choisir votre entreprise de portage. Pour vous guider dans votre choix, voici quelques conseils pratiques :
- La solidité financière : nombre de salariés portés par la société de portage, références en matière de clients… Il est important de vérifier et d’analyser les différents communiqués par les sociétés de portage.
- Réputation : opter pour une entreprise de portage référencée auprès de grands comptes vous donnera une crédibilité supplémentaire pour décrocher des missions.
- Garanties proposées : l’entreprise a t-elle bien souscrit aux assurances nécessaires pour couvrir votre activité ? Quelles sont les différentes garanties offertes par la Responsabilité Civile Professionnelle de la société de portage pour chaque mission ? Prenez le temps de vérifier toutes les garanties de la société e portage.
- Appartenance à un syndicat : il est essentiel que l’entreprise de portage appartienne à un syndicat de portage salarial.?Notez que les entreprises adhérentes au PEPS ont signé une charte de déontologie les engageant à respecter l’ordonnance de 2015.
- Taux de gestion. Avant de choisir telle ou telle société de portage, il est important de regarder les différentes offres qui vous sont proposées : si le taux de gestion est attractif, inclut-il des frais cachés ? Les frais de gestion sont-ils dégressifs selon votre chiffre d’affaires ? La TVA vous est-elle remboursée ? Avant de vous engager, n’hésitez pas à poser des questions et à vous renseigner au maximum.
Si vous souhaitez exercer votre nouvelle activité en portage salarial, vous avez désormais toutes les informations entre les mains pour bien débuter !
Sources
http://www.appgroves.com/quelles-sont-les-questions-les-plus-souvent-posees-sur-le-portage-salarial/
http://www.10questions.net/10-questions-sur-les-salaires-en-portage-salarial/
http://auxbonstrucs.com/quest-portage-salarial/
http://asso-matic.fr/avantages-portage-salarial-consultants/
http://www.atterrissage.net/portage-salarial-aupres-de-sinformer/
http://www.atasta.net/devenir-digital-nomad-portage-salarial-solution/
http://www.bonjourfinance.net/marche-portage-salarial/
http://www.clickfactory.fr/5-peurs-empechent-de-lancer-independant/
http://www.laboratoiredecuriosites.com/comment-gerer-les-frais-professionnel-en-portage-salarial/
http://www.infoclicpro.com/fonctionnent-agences-de-portage-salarial/
http://www.caroline-costa.net/le-portage-salarial-est-il-lavenir-de-lemploi/
http://www.clickfactory.fr/portage-salarial-estimer-revenus/
http://mon-job.com/fiche-metier-consultant-independant/
http://www.republicalley.com/monter-son-entreprise-en-portage-salarial/
http://www.fais-pas-le-malin.com/portage-salarial-statut-pleine-croissance/
http://www.portarticles.com/quel-est-le-fonctionnement-dune-societe-de-portage-salarial/